j'espère qu'on ne manquera de me faire des critiques constructives, voire même faire des corrections.
gigi
Motion
Par la présente motion nous adressons au ministère de l’éducation notre inquiétude devant l’avenir incertain de l’enseignement des arts dans les écoles, collèges et lycées.
Nous allons tâcher de définir ce que sont les arts, leurs places dans la société et leurs fonctions dans la construction de l’individu. Afin de bien comprendre quel drame pour le citoyen et l’état se jouerait s’il advenait que les Arts (musique et arts plastiques), comme matières fondamentales, venaient à disparaître.
Nous tenons également à préciser que cette motion est le fruit d’une réflexion et non le résultat de ces rêveries détachées du monde qu’on nous prête si souvent avec amusement. Aussi, ce texte a été fait d’un commun accord avec des professeurs d’arts. Il reprend des idées émises par L’APAP , ainsi des points d’un pétition du FSU et notamment des éléments de l’article du monde daté du 16 avril 2005 par de M. Laurent Guirard
Aussi, il est nécessaire de préciser que l’art n’est nullement cette chose inutile et combien nécessaire à l’humanité. Elle en est l’élément moteur, il est la première source de savoir et de connaissance qui a permis à l’humanité de progresser et de construire des civilisations. C’est en cela que nous pouvons affirmer qu’il est le pilier de toute nation qui se respecte.
Egalement, de par sa place particulière dans l’évolution de l’humanité, nous pouvons affirmer que l’art a toute sa place dans l’évolution de l’individu.
Il est l’élément structurant et intrinsèque de tout homme, il est lié à l’être même et en est le fondement. C’est pour cela que l’enseignement des arts a sa place, au même titre que les autres sciences, au sein de l’Education Nationale.
D’aucuns se demanderons certainement quelle place on peut accorder aux Arts dans un monde où seuls les qualités d’efficacité et de rentabilité sont sollicités. On peut se demander, c’est vrai, à quoi peut bien servir l’Art au quotidien, dans la formation à un futur métier et en quoi cela peut bien être utile au monde de l’entreprise.
L’art fait tellement partie de nous même que nous sommes devenus incapables de lui rendre justice. En effet, les activités artistiques sont à la base des apprentissages de l’enfant dès le plus jeune âge. Elles lui apprennent à concevoir le monde, à le lire, à l’analyser et à mieux l’appréhender. Il serait faux de croire que cela s’arrête à l’approche de l’adolescent et qu’un enseignement artistique ne serait plus qu’un passe temps où pire, une activité d’éveil.
Par ce fait, nous défendons un enseignement responsable qui prend la mesure de la formation de l’enfant et du futur citoyen à travers un enseignement artistique de qualité.
L’enseignement des arts développe chez l’élève des qualités de conceptualisation de projets personnels, ouvert à des attitudes de travail qui le pousse à parfaire son projet, l’incite à gérer son temps de travail, de s’inclure dans des projets en groupe et l’incite à mieux s’intégrer dans un travail d’équipe, il encourage l’autonomie et la prise de risques, pousse l’élève à trouver des solutions rationnelles à ses problèmes de réalisation, il sollicite le sens de la critique et de l’analyse, il lui permet d’utiliser des outils et de structurer son savoir-faire, il permet à l’élève de se construire et d’en tirer de grands bénéfices dans sa vie d’adulte. En ce sens, l’enseignement des arts est autant formateur que n’importent quel autres matières dites fondamentales et doit garder une place digne de ce nom. Il est aussi nécessaire de souligner que l’art dans l’éducation, n’est pas uniquement un apport culturel, il est beaucoup plus que cela.
Nous affirmons que l’enseignement des arts est l’enseignement le plus transversal qui soit car il est à la croisée de tous les enseignements.
Il fait appel à la langue et l’enrichie par son vocabulaire propre et la manipulation des concepts de la littérature et à de la Rhétorique telle la métaphore. Il met en application directe des concepts mathématiques de l’espace, des volumes, des formes et des règles d’arithmétiques par l’usage de la mesure.
L’enseignement des arts, et notamment des arts plastiques, permet de susciter chez l’élève des attitudes scientifiques par analyse, l’observation du vivant. Il sollicite une approche empirique du monde par des notions de classement et d’échantillonnage. Il aide l’élève à transposer et transcrire des phénomènes du réel en fait plastique et sollicite par ce fait le savoir communiquer.
L’enseignement des arts permet d’aller à la rencontre des cultures, d’accéder à l’histoire des religions d’une manière non doctrinale, ce qui participe à l’instauration d’esprits ouverts et tolérants.
Il donne des repères historiques, culturels et moraux. Ce qui fait de l’enseignement des arts un élément nécessaire à la sauvegarde et à la transmission des mémoires et il instaure les repères de notre société.
C’est parce que notre matière est l’une des plus transversale qui soit, que nous demandons au ministère de l’éducation nationale de concevoir des aménagements à la nouvelle loi sur l’éducation afin de ne pas sonner le glas d’une matière pivot dans le système éducatif.
Nous demandons que les quelques trente années de travail des enseignants pour faire de l’ancien cours de dessin une vraie matière soient prises en considération. Aussi, les matières artistiques ne retombent pas dans l’à-peu-près entre les mains d’amateurs ne possédant pas d’expérience pédagogique et n’ayant aucune culture d’état.
Nous demandons une vraie politique de programme pour les arts plastiques, et les arts en général, qui soit réellement structurée et sans floue artistique laissé à la seule discrétion de l’enseignant. Afin d’asseoir de manière claire les vraies directions à prendre sans que cela soit guidé par des modes du moment.
Nous demandons que cesse cette discrimination des matières artistiques qui tant à laisser croire que l’éducation artistique ne serait composée que de matières d’éveil ou récréatives.
Nous demandons une vraie politique qui développe les cultures artistiques par la mise en place de classe dédoublée et l’augmentation des postes dans ces matières.
Nous proposons l’ouverture d’heures en primaire et à l’école élémentaire afin de permettre à l’ensemble des élèves des écoles françaises d’accéder à une culture artistique enseignée par des professionnels que nous sommes. Et que cela ne soit plus laisser à la seule compétence ou envie du professeur des écoles.
Nous demandons également de revoir l’optimalisation des matières artistiques qui à terme risquerait d’impliquer une disparition d’un enseignement de qualité par le biais de petits bricolages dispensés par des gens sans formation, voire pire par des parents volontaires…..
Nous demandons également que les enseignants des matières artistiques participent de manière accrue au sein des institutions locales (FRAC, DRAC, Délégation Académique à l’Action Culturelle, Musées, etc.…).
Nous demandons un vrai partenariat avec ces institutions et non plus une relation de vendeur à consommateur. Et que nos compétences en matière d’action, de mise en place de projets, de connaissances artistiques tant culturelles et pratiques permettent à ses institutions de mieux optimaliser les ressources et leurs compétences.
Nous réaffirmons que l’ensemble des artistes intervenants et des intermittents du spectacle restent des personnalités qui interviennent de manière ponctuelle et précises et uniquement sur la demande d’enseignant. Ces interventions doivent rester dans le cadre de projets construits par l’enseignant dans les limites du projet de l’établissement.
Ceci afin d’éviter que les interventions en milieu scolaire par des artistes, intermittents du spectacles ou association d’artistes ne dévoient la production des élèves à des fins personnelles et mercantiles.
Seuls des enseignants formés au sein de l’éducation nationale sont les garants d’une continuité de l’étique républicaine. Et seuls des fonctionnaires d’état peuvent garantir aux futurs citoyens que sont les élèves un sein développement tant moral que culturel.
Nous espérons que nos inquiétudes et revendications soient prises en considération par l’ensemble de nos supérieurs hiérarchiques ainsi que par le ministère de l’éducation nationale. Ceci afin d’éviter que notre système éducatif ne devienne qu’une coquille vide, sans perspective d’avenir pour nos futur citoyens et nos enfants.
Il est urgent de repenser les enseignements comme un tout et non comme des petits bouts de ça et de là. L’école reste le seul lieu des pluralismes de la pensée, évitons à cette pensée une voie unique. Cela ne peut se faire que par un enseignement de qualité dispensé par des professionnels de l’état.